Maître Boumendjel.

14/09/2014 10:19 par sidilhadi

  • Maître Boumendjel.

    Maître Boumendjel.

    14/09/2014 10:19 par sidilhadi

Ali Boumendjel,éminent avocat Algérien

Né le 24 mai 1919 à Relizane et mort le 23 mars 1957 à El Biar, Alger, est un juriste et militant politique algérien. Torturé et exécuté par les paras de Paul Aussaresses, son assassinat avait été maquillé en suicide.

Issue d’une famille paysanne originaire du village Taourirt Menguellet, commune Ain El Hammam en Kabylie, Ali Boumendjel naît à Relizane, dans le nord-ouest de l'Algérie, fils de l’un des premiers instituteurs kabyles installés dans l’Oranie. En mars 1957, la presse annonce la mort d'un " petit avocat musulman " : " Qui a tué Maître Boumendjel . " titre France Observateur. On s'interroge sur un faux suicide. Mais que faisait donc ce " modéré " entre les mains des " paras ".Pourquoi a-t-il été assassiné, comme le reconnaîtra le général Aussaresses dans ses mémoires en 2001 .L'homme était un militant de l'Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA), l'organisation de Ferhat Abbas. Son parti, perçu comme modéré, bourgeois, francophone et intellectuel a été gommé de l'histoire officielle algérienne et largement ignoré par les historiographies française et algérienne. Au moment de son arrestation, Boumendjel faisait le lien entre la direction de l'UDMA et la direction algéroise du FLN. 

Livre : Rahal Malika, Ali Boumendjel (1919-1957) : Une affaire française, une histoire algérienne, Les Belles Lettres, Paris, 2010.

Ne pas les oulier!

14/09/2014 10:14 par sidilhadi

  • Ne pas les oulier!

    Ne pas les oulier!

    14/09/2014 10:14 par sidilhadi

Sidi Ahmed B Youcef

13/09/2014 16:50 par sidilhadi

  • Sidi Ahmed B Youcef

    Sidi Ahmed B Youcef

    13/09/2014 16:50 par sidilhadi

Ses biographes le représentent comme un homme grand de taille, avec une longue barbe qu?il tressait et qu?il dénouait quand il était irrité. Contrairement à beaucoup de saints qui prêchaient la sobriété et la réserve, Sidi Ahmed Benyoucef était un homme jovial, qui appréciait les bonnes choses et qui aimait jouir de la vie. Il portait un turban, une djellaba et un burnous blancs ; il aimait s?asseoir sur les beaux tapis et appréciait les lits douillets. Il aimait également la bonne nourriture et il se plaisait à dire : «Mes disciples doivent bien se nourrir : ils doivent être comme la cornemuse qui ne résonne (c'est-à-dire qui ne loue Dieu) que lorsqu'elle est pleine !» Il s'opposait ainsi à un autre saint, Sidi Boumedienne qui, lui, recommandait à ses disciples de se priver de tout et d?être maigres comme des flageolets pour glorifier le nom de Dieu ! Cet amour des choses terrestres ne l'a pas empêché d?être un saint comme les autres, c'est-à-dire humble et modeste. C'est ainsi que, selon ses biographes, il a adressé un jour cette prière à Dieu : «Dieu, je voudrais que tu me rendes comme le parterre que foulent le musulman et le non-musulman.» Ahmed Benyoucef a eu plusieurs épouses. On en cite au moins quatre dont on connaît les noms : Setti, Kalila, Aïcha et Khadidja. Il venait juste de rentrer de Béjaïa où il avait poursuivi ses études quand il a fait le projet de se marier avec une jeune fille dont le père, un certain Amr Ben Ali Al-Machrafi, repousse la demande. Le prétexte est que le jeune homme est un déviant et qu'il répand des doctrines contraires à la religion. En fait, il était jaloux de Ahmed qui commençait à faire parler de lui et comme lui-même se disait saint, il avait peur qu?il lui porte ombrage. Amr projette même de l?assassiner puis, pour le décourager, il lui envoie deux notables pour formuler ses exigences en matière de dot : 100 pièces d?or, deux mules et deux servantes, alors que le jeune homme n?avait rien. Mais il parvient à convaincre les deux émissaires de l?immensité de son savoir et ceux-ci plaident sa cause. Ahmed épouse donc Setti, qui va lui donner des enfants, notamment Mohamed Al-Seghir, surnommé Ameziane (*)en berbère (le jeune). Avec Setti, il aurait eu également une fille appelée Aïcha qui est morte au cours d?un séjour au Sahara. On a aussi des informations sur une autre épouse d?Ahmed, Kalila. Comme le père de Setti, le père de Kalila s?oppose au mariage. Des mystiques disciples de Ahmed Benyoucef viennent le trouver et lui disent : «Comment peux-tu t'opposer à un mariage qui a été conclu dans le ciel dans le ciel  dit il à l'homme apeuré.  Oui, c'est Dieu le Très-Haut qui a décidé d'accorder la main de ta fille à Ahmed Benyoucef, en présence de l'Ange Gabriel, du Prophète Mohamed et des quatre califes éclairés, Abu Bakr, Omar, Athman et Ali !» Comme il ne pouvait s'opposer à Dieu ni contester les dires de ces illustres témoins, le père ne put qu'accepter l'union ! (*)ancêtre des descendants de Kabylie..(Allahou aâlem). source de l'article infosoir du 14/5/2004.

Beni Yeni

13/09/2014 13:06 par sidilhadi

  • Beni Yeni

    Beni Yeni

    13/09/2014 13:06 par sidilhadi

Dans "Moeurs et coutumes de l'Algérie" publié en 1953 , le  Général Daumas accuse les kabyles d'être de faux monnayeurs, plutôt habiles certes mais néanmoins hors la loi. C'est oublier un peu vite que la Kabylie n'a jamais reconnu un pouvoir central quelconque. Pas plus celui des pachas turcs que celui de l'état français. C'est oublier encore plus vite, que la fabrication de fausse monnaie est une arme, plutôt subtile et efficace d'ailleurs, utilisée dans tous les conflits. C'est ignorer que quelques années plus tard, sur le sol français, les résistants à l'occupation allemande, ont été également de "faux monnayeurs". Mais il sera facilement pardonné au général Daumas ce dernier impair....

Enfin, les Kabyles poussent l'habileté industrielle jusqu'à produire de la fausse monnaie. Nous allons nous étendre sur quelques-unes des branches d'industrie précitées. Commençons par la dernière. Depuis un temps immorial, les Kabyles établis à Ayt-el-Arba, village considérable de la tribu des Beni-lanni, se livrent à cette coupable industrie. D'autres ateliers moins considérables se trouvent encore au village d'Ayt-Ali-ou-Harzoun  , à quinze lieues sud-est d'Ayt-el-Arba, éloigné, lui-même, d'Alger, d'une quarantaine de lieues.

La position du repaire de ces faux-monnayeurs est au sommet d'une montagne protégée par un défilé très étroit et presqu'inaccessible. C'est là, qu'à l'abri de toute attaque, ils imitent les monnaies de cuivre, d'argent et d'or de tous les pays du monde. Les matières premières leur sont fournies en partie par des mines voisines. Le cuivre, l'argent leur viennent de tous les points du pays barbaresque, du Sahara même, par des hommes qui, non seulement apportent à Ayt-el-Arba, les produits de leur pays, mais encore viennent y acheter des espèces falsifiées. On les paie avec des monnaies de bon aloi sur le pied de 25 pour %. La simple inspection d'une pièce contrefaite prouve que le procédé employé, pour l'obtenir, est généralement celui de la fusion. En effet, toutes les pièces présentent un diamètre tant soit peu inférieur à celui des modèles, résultat forcé du retrait qu'elles ont subi par le refroidissement, à la sortie d'un moule provenant des pièces véritables. Le relief des figures, des lettres, est ordinairement mal accusé, et l'aspect du métal est terne ou cuivreux. Il faut le dire cependant, et tous ceux qui en ont vu l'affirmeront, la plupart de ces fausses pièces tromperaient le premier coup d'œil : quelques-unes exigent un examen assez minutieux.

Les moyens de répression, employés sous les Turcs pour s'opposer à l'invasion des fausses monnaies, étaient en tout conformes aux procédés despotiques et arbitraires que pouvait alors se permettre l'autorité.

Les gens d'Ayt-el-Arba et ceux d'Ali-ou-Harzoun, ne sortant jamais de leur retraite, étaient obligés de confier à d'autres le soin de colporter leurs produits ; car si les Kabyles protègent les fabricants de fausse monnaie, ils sont impitoyables pour celui qui chercherait à la mettre en circulation dans le pays. Il fallait donc la faire sortir de la Kabylie ; c'étaient les Beni-Ianni, les Beni-Menguelat, les Beni-Boudrar, les Beni-Ouassif qui étaient ordinairement chargés de cette mission.

De là vient sans doute l'éloignement des autres Kabyles pour ces tribus. Tous ces gens étaient surveillés d'une manière particulière, et ne pouvaient voyager dans l'intérieur sans la permission du caïd de Sebaou, qui ne l'accordait pas sans percevoir un droit de deux douros d'Espagne. Faute de présenter ce permis, qu'on refusait d'ailleurs à tous les gens suspects du trafic des monnaies, le premier voyageur venu subissait la confiscation de ses marchandises, mulets, etc.

Trois ans avant l'entrée des Français à Alger, la fausse monnaie s'était multipliée d'une manière effrayante. L'Agha-Yahia, qui jouissait d'une grande réputation chez les Arabes, furieux de voir sa surveillance en défaut, fit arrêter, un même jour, sur les marchés d'Alger, de Constantine, de Sétif et de Bône , les hommes de toutes les tribus, connues pour se livrer à cette émission. On incarcéra de la sorte une centaine d'individus que le pacha annonça devoir mettre à mort, si on ne lui livrait les moules ou matrices qui servaient à la fabrication. Les gens d'Ayt-el-Arba, pour sauver leurs frères, envoyèrent tous leurs instrumens, et les prisonniers ne furent encore mis en liberté qu'après avoir payé une forte amende.

Cet échec éprouvé par les faux-monnayeurs ne les dégoûta point du métier.Ayt-el-Arba ne perdit rien de sa prospérité , et le nombre de commerçans, qui viennent s'y approvisionner de tous les points, du Maroc, de Tunis, du Sahara, de Tripoli, n'en fut aucunement diminué.

"Moeurs et coutumes de l'Algérie"  Général Daumas 1853.Beni Yen

Sidi Ahmed Youcef

11/09/2014 07:08 par sidilhadi

  • Sidi Ahmed Youcef

    Sidi Ahmed Youcef

    11/09/2014 07:08 par sidilhadi

 Photo d'une aquarelle,exécutée par un peintre espagnol en 1494,exposée au "Muséo de la Reconquista" à Madrid.
on voit Sidi Ahmed Ben Youcef sur une monture venant du hidjaz pour aller à Misrata (Lybie) se recueillir sur la tombe de son Maitre spirituel cheikh sid ahmed ezzerrouk

Lors d’une réunion auprès de son Maître Spirituel le Cheikh Zerrouk, et au cours de son séjour à Bougie. A la question posée par ce dernier à ses disciples : «sur leur vœux le plus cher» Sidi Ahmed Ben Youcef formula sa réponse comme suit : « Quand à moi…je formulai le vœux suivant : que Dieu m’accorde d’être semblable à la terre que foulent le croyant et l’infidèle, le juste et le pervers, l’esclave et l’homme libre , l’homme et la femme ». Son Maître enchaîna : « Bien dit, Ahmed Benyoucef, Dieu t’a donné en intelligence et en connaissance ce qu’il n’a accordé à aucun de mes disciples ! Va ! En me bénissant, tu seras profitable aux hommes. » (Merci à mon cousin Ouchalal,qui a trouvé cette aquarelle dans le musée de la conquista à Madrid)

Origine de la ville.

09/09/2014 15:04 par sidilhadi

  • Origine de la ville.

    Origine de la ville.

    09/09/2014 15:04 par sidilhadi

3/VII. 7 : Aïn el Hammam/Michelet : 
Un baraquement administratif dans un site montagneux attrayant. Des projets a posteriori de
développement.
 
3/VII. 7. 1 / Etape 1/ le(s) commanditaire(s) 
 
Michelet, ou Aïn el Hammam comme lieu dit, ne constitue pas une création de centre
européen dans le sens stricte du terme de l'occupation territoriale/peuplement. Cette création
particulière relève d'une décision gouvernementale liée à la réorganisation administrative de
l'Algérie, notamment en Kabylie, avec la création de nouvelles Communes mixtes.
 
Ainsi, dans le but de contrôler les populations kabyles extrêmement denses et alignées
sur les crêtes et les contre-forts du Djurdjura, le premier gouvernement civil de l'Algérie, à sa
tête Albert Grévy (1879-1881), successeur du dernier Gouverneur Général militaire, Chanzy,
décide de revoir le découpage administratif de la région. De ce fait, est distrait de l'ancien
Cercle de Fort-National (devenu entre temps Cercle-Arrondissement, puis Arrondissement,
mais improprement et prématurément qualifié par nombre de documents administratifs de
"commune indigène", un anachronisme dans la mesure où ces municipalités ne verront
officiellement le jour qu'à partir de 1912 ), l'ancien territoire de la fédération des At
Manguellet, deuxième par son importance démographique  - et politique -  après celle des At
Iraten et ce, pour former par arrêté du 25 août 1880, le territoire de la Commune mixte du
Djurdjura. 
 
Cette circonscription nécessitait un chef lieu qui ne pouvait siéger au sein d'un village 
kabyle, soit par difficulté dans le choix d'un village dominant/neutre, soit par une
distanciation recherchée par l'administration coloniale vis-à-vis de ses sujets indigènes). Par
conséquent, "Le village de Michelet n'est pas un village de colonisation. Construit après le
démembrement de la commune indigène de Fort-National et la création de la Commune mixte
du Djurdjura, il a été uniquement formé par l'installation des services administratifs et
judiciaires."                                             
Cette situation n'est pas sans rappeler les recherches faites à la même époque pour
implanter les services de la Commune mixte à créer dans le haut Sébaou, soit à Mekla, soit à
Azazga. Ce dernier point sera désigné comme chef lieu, car Mekla est jugé trop proche encore
de Tizi-Ouzou. Avant même qu'un centre ne soit désigné, à quelques kilomètres au nord du
village kabyle d'Azazga, des baraquements sont édifiés pour abriter les fonctionnaires de la
commune, avec entre autres les services judiciaires.
Vocation du centre:
 La vocation de Michelet aura suscité un attention particulière au cours de l'année 1887
pour un éventuel développement, même si au départ le Gouverneur Général voulut simplement "étendre l'action de l'administration civile sur toute la Grande Kabylie" par la création du "centre administratif de Aïn el Hammam."
 De ce fait, il "fit pourvoir à  Le
camp fut d'abord bâti en bois sous le premier Administrateur, Mr. Lapaine, qui s'abstint par
économie de toute constructions maçonnées supplémentaires. Son successeur, Mr. Renoux,
construisit à l'ouest du camp, une maison d'administration et une mairie en dur pour former un
réduit défensif. Le département dota par la suite le camp d'une gendarmerie.
 Il faudra attendre 1886 pour voir adopté un plan de "restructuration générale"
l'installation provisoire des services publics par la construction de camps baraqués." et l'année 1887 pour qu'une refonte de la vocation du village existant soit envisagée. Celui-ci
contient une population française, à l'exception de 23 industriels (dont 12 Kabyles) et d'un
viticulteur, composée essentiellement de fonctionnaires et d'employés communaux et le centre
administratif "ne renferme aucun colon."                                             
 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport de l'Administrateur de la Commune mixte du Djurdjura sur le centre de Aïn el Hammam, Aïn el Hammam, le 15 février 1887. 
 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Dépêche du Préfet d'Alger au Gouverneur Général, n°4317, Programme
Général, Commune mixte du Djurdjura, Au sujet des projets à réaliser dans cette circonscription, Alger le 11mars 1887. 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport de l'Administrateur de la Commune mixte du Djurdjura sur le centre 
de Aïn el Hammam, Aïn el Hammam, le 15 février 1887. 
 C.A.O.M., 4M327 (Michelet), Registre du Gouvernement Général, Origine des Communes, Centre de
Michelet, Aïn el Hammam.   Il est vrai que la situation de Michelet bordant la voie reliant Fort-National au col de Tirourda (route élargie seulement sur certains tronçons pour la rendre carrossable, notamment
sur les 25 kilomètres séparant le col de Fort-National), donnerait une situation avantageuse
pour le commerce et l'industrie entre d'une part, la Grande Kabylie et d'autre part, les Kabylies
des plaines méridionales de la région de Bouira (Tuviret), interface entre les hautes plaines du
Constantinois, l'Algérois et bien entendu la Kabylie des Bibans.
 
Le nombre important de constructions administratives maçonnées, concentrées sur ce
territoire montagneux entre 1883 et 1886, aura conduit l'Administrateur Renoux à penser faire
d'Aïn el Hammam une station estivale "où les habitants de la plaine qui ne peuvent, en raison
de leurs affaires ou de leurs emplois, se rendre en France, viendraient passer la saison chaude.
A l'heure actuelle, l'aspect merveilleux il est vrai, du Djurdjura, les excursions dans les
montagnes et les tadderts kabyles peuvent bien intéresser les touristes."
L'Administrateur Dubouloz, successeur de Renoux, croit quant à lui que le centre 
arrivera en 1887 à son apogée, sachant que le nombre de fonctionnaires sera toujours
sensiblement le même, et affirmera que ces derniers "sont la seule raison d'être des industries
qui se sont groupées autour du centre."
 Suite aux idées avancées par les autorités
départementales, en particulier le sous-Préfet de Fort-National (relayé par le Préfet et le
Gouverneur Général), d'une possibilité de transformer Aïn el Hammam en centre industriel de
colonisation, l'Administrateur affirmera que "si l'on voulait installer des colons européens, il
faudrait exproprier toute la tribu des Béni Menguellet (près de 6000 hectares), dépenser
environ un million au moins en achat et l'ingratitude du sol est telle que les européens seraient
ruinés en quelques années. Les indigènes ne vivent que de colportage."
 il termine son argumentation en demandant à "l'Administration supérieure" de laisser Aïn el Hammam se développer seul, et progressivement, sur le plan commercial, en fonction                                              
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport de l'Administrateur de la Commune mixte du Djurdjura sur le centre 
de Aïn el Hammam, Aïn el Hammam, le 15 février 1887. 
des opportunités locales, et par conséquent, de réserver les fonds "pour des centres qui ont
plus d'avenir."
Cet Administrateur nous apparaît dans la lignée d'un grand nombre de ses collègues, 
très informés dans bien des cas sur l'état politique, les us et les coutumes de leurs administrés,
jusqu'à même se lier avec eux sur certains points d'intérêts. Il résultera souvent, un opposition
savamment formulée, pour ne pas dire diplomatique, de ces fonctionnaires face à la présence
de colons européens. Ce qui n'est pas sans rappeler la position des militaires ayant eu à
administrer avant eux la région, suscitant le mépris des sphères colonistes. 
Note : la population industrielle
Il faut comprendre que la population dite industrielle correspond, à cette époque, aux
personnes exerçant tout simplement une activité commerciale que l'on qualifiera
aujourd'hui de tertiaire, alors nettement distincte des grandes activités de
production/transformation. Ainsi à Michelet, seront comptabilisés comme industriels, des
boulangers, cafetiers, épiciers, cordonniers, bouchers au côté d'artisans comme les
menuisiers, forgerons-charrons…  
 
 
3/VII. 7. 2 / Etape 2/ Recherche de terres disponibles / Assiette d'implantation du centre      
 
Origine des terres:
Le territoire ne correspond que peu à un territoire colonial traditionnel par sa taille,
minuscule, et ses confettis de propriétés. Les terres utilisées pour l'implantation des édifices
administratifs proviennent de l'achat fait par l'Administration aux propriétaires kabyles,
exclusivement de statut melk et reconnus comme tels par le Senatus-Consult de 1863. Les 
terres non construites ont constitué un communal environnant les bâtiments publics. Nous 
saurons que "le territoire sur lequel le village a été installé est à la limite des trois tribus des
Béni Yahia, des Béni Menguellet et des béni Bou Youcef, dans une position à peu près
centrale de la Commune actuelle du Djurdjura."
 L'assiette aura été plus exactement prélevée :                                               
- 1° sur le mechmel d'Aïn el Hammam dont la propriété a toujours été contestée par les 
       villages de Taourirt At Menguellet, Taourirt Amran (At Bu Yusef) et
       Aguni n'Teslent (Akbils) et "de sanglants combats se sont livrés avant la conquête
       entre les tadderts pour la possession de cet amas de rochers."
 
 
- 2° par voie d'expropriation sur les héritiers At Wawren (orthographié Aït 
      Ouanoughen), 1 hectare et 26 ares.
- 3° par l'achat d'un terrain d'un peu plus d'un hectare revendiqué par Si el-Hadj
       Ahmed el Ghazali, un adjoint indigène des At Menguellet de la Commune mixte :
       1 hectare 32 ares et 61 centiares. 
 
Assiette d'implantation/site naturel :
Le centre construit d'édifices administratifs, élevés entre 1882 et 1886 en lieu et place
des anciens baraquements de bois, occupe des terrains discontinus et dispersés sur le flanc
sud, sous la ligne de crête d'un Ighil, c'est à dire un bras du Djurdjura orienté sud-nord, ou
cette "chaîne de montagne qui partant du Djurdjura aboutit à Fort-National."
 Le centre,
perché à 1180 mètres d'altitude, est installé sur des pentes variant entre 45° et 60°, dont il a
fallu "pour construire, profiter de tous les ressauts de terrain formant de petits plateaux
schisteux, malheureusement peu solides. C'est ce qui explique l'aspect singulier d'Aïn el
Hammam : il présente six groupes de constructions très distincts."
 
L'assiette, ou les assiettes occupées par les divers bâtiments, ne sont pas directement 
desservis en eau potable, une seule fontaine est située en contre bas, sur la droite de la route
du col de Tirourda. Une autre, plus en hauteur au débit très abondant l'hiver, mais faible l'été,
se situe à moins d'un kilomètre en contre-haut, vers le Djurdjura (source de Tala Tamellalt). 
                                               
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport de l'Administrateur de la Commune mixte du Djurdjura adressé au sous-Préfet de Tizi-Ouzou, n°472, Objet : Centre d'Aïn el Hammam, Aïn el Hammam, le 4 mai 1887. 
circonscription, Tizi-Ouzou  le 2 juin 1887. 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport de l'Administrateur de la Commune mixte du Djurdjura adressé au
sous-Préfet de Tizi-Ouzou, n°472, Objet : Centre d'Aïn el Hammam, Aïn el Hammam, le 4 mai 1887. 
L'assiette de Michelet par sa "mauvaise composition du sol dans lequel domine le schiste"
 
est marquée par "l'insuffisance d'eau."
Le chemin vicinal dit n°6 (une ramification de la route n°6 Alger/Bougie via Tizi-Ouzou), rendue carrossable depuis Fort-National est en réalité un chemin kabyle préexistant
communicant avec le versant sud du Djurdjura par la traversée du col de Tirourda, très
vertigineux et en à pic à près de 1885 mètres d'altitude. L'intérêt de cette route très fréquentée
mène, outre le passage vers la Soummam via le village de Maillot (56km), vers un haut lieu
de pèlerinage très important dans la Kabylie du Djurdjura, Azrou n'Thor (le "pic de
purification"). Le mont, approchant les 2000 mètres, est couronné d'une chapelle où cierges et
offrandes sont déposés aux équinoxes du printemps et de l'automne.  
Sur la situation et le choix même du site de Aïn el Hammam, l'Adminsitrateur Dubouloz, dans sa réticence à voir l'agglomération administrative évoluer en centre industriel
de colonisation, conformément aux vœux du Gouverneur Général (Tirman), dira
solennellement qu'il "est certain que l'emplacement du village de Aïn el Hammam a été mal
choisi. Très bon pour un baraquement provisoire, il n'aurait jamais dû servir à l'assiette d'un
village. Mais, peu à peu, les constructions maçonnées se sont multipliées et mon prédécesseur
ayant fait bâtir la Maison d'administration, l'installation devint définitive. En résumé, il est
impossible d'établir le centre industriel du Djurdjura à Aïn el Hammam, lieu où les moindres
emplacements à bâtir ont tous été utilisés."
3/VII. 7. 3 / Etape 3/Evaluation de la qualité des terres / Périmètre de Colonisation
 Tout intérêt agricole d'Aïn el Hammam et de son communal est à exclure dans la
mesure où, aussi bien l'assiette discontinue du centre et son communal "dans les mêmes
conditions de pentes"
, sont formés d'un amas de roches schisteuses, recouvertes par 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport du Géomètre de circonscription au Géomètre en Chef, n° 50, 5ème
circonscription, Tizi-Ouzou  le 2 juin 1887. 
 Idem. 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport de l'Administrateur de la Commune mixte du Djurdjura adressé au 
sous-Préfet de Tizi-Ouzou, n°472, Objet : Centre d'Aïn el Hammam, Aïn el Hammam,
 le 4 mai 1887. 
                  Michelet 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport du Géomètre de circonscription au Géomètre en Chef, n° 50, 5ème circonscription, Tizi-Ouzou  le 2 juin1887. 
endroits de couches de terre de faible épaisseur et de mauvaise qualité. Battu par les vents,
fortement enneigé dès le début de l'hiver (parfois dès la fin de l'automne), le pseudoterritoire/communal (confettis de parcelles
bâties)de Aïn el Hammam se montre hostile à
toute exploitation pour une altitude variant entre
1080m et 1275m
sous le sommet de la crête en surplomb.
La superficie totale du Périmètre est évaluée en 1887 par l'Administrateur Dubouloz, à 
sept hectares dont deux seulement peuvent être considérés comme de bonne qualité. Autour
de ce dérisoire territoire, s'étendent les propriétés privées de 3 villages At Menguellet alors
qu'à l'est, l'ancien Administrateur de la Commune mixte, Mr. Renoux, a acheté une propriété
de 8 hectares (plus étendu que le périmètre du village lui-même! Acquisition rendue possible
pour les fonctionnaires suite au décret du 15 juillet 1874), dont les terres sont de mauvaise
qualité. La route du col de Tirourda sépare le territoire de Aïn el Hammam en deux parties en
traversant le centre de l'agglomération administrative. Il contient sur son côté nord, en contrehaut,
deux petites enclaves kabyles
pouvant, selon l'Administrateur,
servir de terrain à bâtir. 
 
Cependant, en 1887, est formulée par le Gouverneur Général la volonté de transformer 
ce poste administratif en véritable centre de colonisation, de préférence en centre routier et
industriel au vu de son emplacement sur une route d'importance locale. Le Géomètre chargé
d'étudier le territoire plausible estimera "qu'il est impossible de créer un centre sur un terrain
aussi mouvementé et aussi ingrat que celui de Aïn el Hammam et que pour l'établissement de
quelques lots il faudrait exproprier [les] deux enclaves (kabyles d'At Sidi Saïd) et déplacer
ainsi un certain nombre d'industriels dont les intérêts sont très importants. La commune ne
possédant pour tout bien que des amas de pierre et de rochers, acheter des terrains dans ce
pays où la valeur en est excessive serait dépenser plus d'argent que l'on doit espérer en
retirer." 
L'Administrateur nous apprendra qu'il faudrait pas moins de 100.000 francs pour 
l'acquisition de nouveaux lots industriels à bâtir. Un prix des plus excessifs, tant est-il que
dans la région, l'Administration peu intéressée par les terrains d'altitude, ne pensa pas apposer 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport du Géomètre de circonscription au Géomètre en Chef, n° 50, 5ème
circonscription, Tizi-Ouzou  le 2 juin 1887. 
 
en 1871 le séquestre sur les biens immeubles des populations insurgées, séquestre sans lequel
finalement, aucune terre en Kabylie n'aurait pu être acquise par l'Etat français.
 
Remarque
 : La création d'un centre de peuplement européen a été mal vu par
l'Administrateur, sachant les désirs de l'Administration supérieure de faire évoluer Aïn el
Hammam en centre de colonisation. Cet Administrateur (Renoux) fit faire une étude dans
laquelle il estimerait que dans ce cas, il faudra prévoir un centre de 20 feux avec des lots de
5 hectares chacun menant à des dépenses "énormes"
 
, et carrément exproprier le village
voisin d'At Sidi Saïd (qui formerait alors deux enclaves au sein du Périmètre, et concernées
par aucunes mesures de séquestre, ni autres expropriations ou conventions de cession) : "En
effet, le territoire de ce village comprend environ 90 hectares, dont 40 de bonne qualité, et
nourrit 280 indigènes. Jamais les Européens n'arriveront à vivre en aussi grand nombre sur
un si petit territoire. Il y aurait donc une injustice inutile d'expulser ces travailleurs pour
installer quelques colons qui n'offriraient pas le dixième de la valeur des terres."
 
3/VII. 7. 4 / Etape 4/Avant-projets des corps techniques et estimation des coûts :  
Il n'a pas existé pour Aïn el Hammam de plan de lotissement urbain préalable, sachant
qu'un premier groupe de baraquements provisoires en bois aura été édifié, ici et là, sur des
terrains dont la déclivité était la moins pentue du territoire, et donc la moins coûteuse en
travaux de terrassement.
 
Ce n'est que progressivement que les constructions en dur sont venues dans un premier
temps remplacer les baraques primitives, pour ensuite former de nouveaux groupes de
constructions. En effet, selon l'Administrateur Dubouloz, en poste en 1887, la commune
possède en cette année, une mairie, une justice de paix, une gendarmerie, des logements pour
tous les fonctionnaires, savoir : l'Administrateur, l'Adjoint, l'Adjoint stagiaire, l'Agent voyer,
le Secrétaire de mairie, le Garde champêtre, le Surveillant des travaux, le Médecin de
Colonisation, le Juge, le Juge suppléant, le Greffier, l'Interprète, l'Huissier et l'Instituteur.  
 
Le village comporte aussi un pavillon pour la poste et les télégraphes, deux écoles 
(pour filles et garçons), une école manuelle, une prison avec logement du gardien, un café
maure, des écuries, un cimetière (situé de l'autre côté de la crête séparant les deux versants du 
 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport de l'Administrateur de la Commune mixte du Djurdjura adressé au
sous-Préfet de Tizi-Ouzou, n°472, Objet : Centre d'Aïn el Hammam, Aïn el Hammam, le 4 mai 1887. 
                  Michelet 
territoire) et enfin, un lavoir et un abreuvoir. Les bâtiments sont tous l'œuvre du service des
Ponts et Chaussées du district de Fort-National. 
groupes
 
De manière générale, l'agglomération urbaine se présente éclatée en trois grands 
 : 1/ à l'est, le groupe de constructions communales-logements, 2/ le groupe le plus
important composé de la mairie, des logements de l'Administrateur et de l'Adjoint, de la
gendarmerie, de la justice de paix, du fondouk (hôtel étape traditionnel nord-africain), des
postes et télégraphes, de quatre ou cinq logements, le tout entourant un espace libre devant
être transformé en place au cours du programme des travaux coloniaux de l'année 1888. Au
nord de la route, classée chemin vicinal n°6, le dernier groupe comprend deux ensembles de
constructions kabyles "industrielles". 
 
Outre les bâtiments publics, les édifices civils auront aussi bien été le fait de Kabyles
que d'Européens ayant investi le côté nord de la route pour établir débits de boisson, cafés
maures, boulangeries, épiceries, etc. Un processus somme toute très commun dans ce genre de
créations restreintes, militaires ou administratives, comme cela fut le cas à Tizi-Ouzou, Fort
Napoléon (Fort-National) ou Dra el Mizan. 
 
Nous comprendrons que le chemin n°6 fait figure de rue principale et dans cet 
environnement très accidenté, il traverse l'agglomération en formant une corniche dominant
les constructions en contre-bas de 5 à 10 mètres, alors que celles situées au nord, côté droit de
la route en descendant vers Fort-National, la surplombent d'autant. Ce qui compromit
fortement la régularité, voire l'aspect urbain du centre. 
 
Une source aura été aménagée par le service des Ponts et Chaussées dès 1880. Une 
seule conduite d'eau devant alimenter la mairie et le logement de l'Adjoint aura été prévue à
l'époque. Au sud de l'agglomération, les seuls terrains constructibles sont les dépendances des
bâtiments administratifs alors couverts d'arbres fruitiers et d'essence forestières : chênes
églantiers, chênes verts jusqu'aux premiers cèdres de l'Atlas. Le Géomètre aura averti les 
 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport du Géomètre de circonscription au Géomètre en Chef, n° 50, 5ème circonscription, Tizi-Ouzou  le 2 juin 1887. 
intéressés de préserver ces massifs car protégeant quelque peu cette assiette presque
sommitale alors "dépourvue d'arbres."
Estimation des coûts
L'Administrateur Dubouloz aura situé les coûts totaux engagés pour la construction du
village en dur à près de 500.000 francs, ce qui s'avère extrêmement élevé pour un centre ne
comportant pas d'ouvrages défensifs et n'ayant aucun intérêt du point de vue du peuplement
européen et du développement économique de la colonisation. Néanmoins, les déclivités
importantes et les élargissements de la route entraînant de forts travaux de terrassement, de
même que le grand nombre d'édifices publics, auront conduit à de telles dépenses, sans
compter le projet d'aménagement d'une conduite d'eau devant suppléer la seule alimentation
créée uniquement pour la mairie et le logement de l'Adjoint au Maire. L'Administrateur
Delong, successeur de Dubouloz, prévoit toujours en 1887 que si la population augmentait "il
faudrait recourir aux citernes ou amener l'eau d'Aïn Mellal (Tala Tamellalt) : mais la conduite
coûterait dans ce dernier cas, au moins 120.000 fr."
 
 Le financement des différents travaux sont "tous ou à peu près  à la charge de la
Commune mixte, c'est à dire par les entrées fiscales provenant uniquement des prélèvements
effectués sur les communautés villageoises kabyles. 
Les coûts totaux se répartissant comme suit :
Total 1 
Constructions publiques/logements de
fonction avec les terrassements nécessaires 
Total 2
Renforcement de l'alimentation en eau                  500.000 fr. 120.000 fr. 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport du Géomètre de circonscription au Géomètre en Chef, n° 50, 5ème circonscription, Tizi-Ouzou  le 2 juin 1887. 
Total  621.5000 fr.
 
3/VII. 7. 5 / Etape 5/ Les Commissions des Centres         
 
Aucune Commission des Centres n'aura été réunie pour une quelconque étude ou
recherche de terres à Aïn el Hammam. Il s'agissait en 1880 d'implanter seulement les services
administratifs d'une Commune mixte en création.
 
3/VII. 7. 6 / Etape 6/Approbation officielle du projet par l'Administration supérieure et
instruction de mise en travaux
  
L'existence de Aïn el Hammam remonte à l'arrêté du 25 août 1880 portant sur la
création de la Commune mixte du Djurdjura, vaste territoire distrait de l'ancien Cercle de
Fort-National (puis Arrondissement de Fort-National). Le décret du 8 novembre 1887 viendra
définitivement donner "au centre de population européenne"
 (comprendre les fonctionnaires en poste et les quelques industriels présents) d'Aïn el Hammam le nom de "Michelet", un historien. En effet, contrairement aux centres de colonisation dont le nom
garde celui de leur lieu dit ou du village autochtone à proximité, Aïn el Hammam aura
rapidement pris un nom européen, dans la mesure où il s'est agit dès le départ d'un chef lieu de
Commune. Les Centres de colonisation n'auront été baptisés d'un nom français qu'une fois
avoir atteint le statut de commune (notamment Commune de Plein exercice).  
 
Ce sera à la demande du Conseil municipal que le changement de nom s'opérera. Dans 
le cas de Michelet, le Conseil aura dans un premier temps obéi le 30 avril 1887 au vœu
formulé par le Préfet de baptiser le "village français" du nom d'Henri Martin, auteur de
"L'Histoire de France". Mais le Gouverneur Général refusa cette proposition prétextant la                                              
 C.A..M., 26L104 (Michelet), Note du Chef du 2ème Bureau au Chef du 3ème Bureau du Gouvernement
Général, n° 4268, Le nom de "Michelet" est donné au centre de population d'Aïn el Hammam, Alger le 15 novembre 1887. 
 
 C.A.O.M., 26L104 (Michelet), Rapport de l'Administrateur de la Commune mixte du Djurdjura adressé au sous-Préfet de Tizi-Ouzou, n°472, Objet : Centre d'Aïn el Hammam, Aïn el Hammam, le 4 mai 1887. 
double composition nom-prénom de cette appellation, car "donner à une ville un nom dans la
composition duquel entre un prénom, présenterait des inconvénients que je crois utile
d'éviter"
 (une loi serait-elle intervenue en ce sens, ou est-ce une préférence personnelle du
Gouverneur, car par le passé, des centres ont été baptisés d'un nom de personnalité
accompagné de son prénom, à titre d'exemple et en Kabylie même : Felix Faure - plaine de
l'Isser, Horace Vernet - vallée du bas Sébaou. Sinon, serait-ce alors des exceptions?) 
 
En août de la même année, la Commission municipale retenait alors trois noms de 
personnalités françaises à proposer à l'Administration supérieure et ce, dans l'ordre suivant :
Michelet, Daumont, et Baudin. Le Gouverneur Général nous apprendra en ses propres mots
que : "Le nom Michelet  étant porté le premier sur la dite délibération, j'ai adressé à Mr. le
Ministre de l'Intérieur des propositions en vue de faire donner cette dénomination au centre
d'Aïn el Hammam."
 Ainsi donc, Aïn el Hammam devint Michelet au hasard de l'ordre d'une 
liste de noms…
 
3/VII. 7.  7 / Etape 7/ Délais d'installation-travaux 
 
Les travaux de construction auront débuté dès 1880 avec l'installation des premiers 
baraquements en bois qui seront, au fur et à mesure, remplacés par des constructions en
maçonnerie en sus de nouveaux bâtiments publics entre 1882 et 1886. La pierre est abondante
dans la région, de même que la tuile dite "romaine" très répandue dans les constructions
traditionnelles, ou encore les tablettes d'ardoise qui serviront à couvrir les toitures. Le centre
administratif sera considéré comme achevé, voire "complètement rebâti" pour la fin de l'année 1887.                                             
 C.A.O.M., 4M327 (Michelet), Dépêche du Gouverneur Général au Préfet, n° 2653, Alger le 11 juillet 1887. 
 C.A.O.M., 4M327 (Michelet), Dépêche du Gouverneur Général au Préfet, n° 3566,
Alger le 21 septembre
                 
Fiche identitaire du projet Aïn el Hammam/Michelet 
 
Nom du centre :  Aïn el Hammam (lieu dit toponymique arabisé du kabyle Tala Ihmam, 
"la source d'eau chaude". Proposé, en tant que chef lieu de la
Commune mixte devant porter le nom de Henri Martin. Puis par décret
du 8 novembre 1887, le nom de "Michelet" sera officiellement retenu. 
Type de projet : Isolat
Commanditaire : Gouvernement Général/Programme Général de colonisation 1877-1888
Date de création :  Avec l'arrêté de création de la Commune mixte du Djurdjura du 25 août 
1880.
Taille du village : Cinq Baraquements administratifs primitivement construits en 1880 : 
mairie, justice de paix, logement de l'Adjoint et maison cantonnière.
Périmètre de Colonisation : 7 hectares/pas de concessions agricoles.
Origine des terres :  Achat/expropriation et acquisition d'un mechmel dont la 
propriété est en contentieux entre 3 villages et ce, avant même la conquête.  
Conception du village :  Ponts et Chaussées, district de Fort-National
Vocation : Centre administratif/chef lieu de la Commune mixte du Djurdjura
Coût approximatif :   621.500 fr.
Lancement des travaux :  1880 - 1886 /  densification  progressive  après  1887 .  Véritable  petite ville dès 1890. Une demande "d'Arrêté de centre de population en création" devra faire l'objet auprès du GGA pour
que les habitants de la "ville" puisse bénéficier des abattements
fiscaux octroyés aux centres planifiés sous l'égide de la oolonisation officielle.     
 
(fig. 3/VII. 6. 1) : "Plan du territoire du centre administratif d'Aïn el Hammam", 1885. 
C.A.O.M., 26L104 (Michelet) 
 
 

Origine de Michelet

09/09/2014 11:41 par sidilhadi

  • Origine de Michelet

    Origine de Michelet

    09/09/2014 11:41 par sidilhadi

Fiche identitaire du projet Aïn el Hammam/Michelet 
 
Nom du centre :  Aïn el Hammam (lieu dit toponymique arabisé du kabyle Tala Ihmam, 
"la source d'eau chaude". Proposé, en tant que chef lieu de la
Commune mixte devant porter le nom de Henri Martin. Puis par décret
du 8 novembre 1887, le nom de "Michelet" sera officiellement retenu. 
Type de projet : Isolat
Commanditaire : Gouvernement Général/Programme Général de colonisation 1877-1888
Date de création :  Avec l'arrêté de création de la Commune mixte du Djurdjura du 25 août 
1880.
Taille du village : Cinq Baraquements administratifs primitivement construits en 1880 : 
mairie, justice de paix, logement de l'Adjoint et maison cantonnière.
Périmètre de Colonisation : 7 hectares/pas de concessions agricoles.
Origine des terres :  Achat/expropriation et acquisition d'un mechmel dont la 
propriété est en contentieux entre 3 villages et ce, avant même la
conquête.  
Conception du village :  Ponts et Chaussées, district de Fort-National
Vocation : Centre administratif/chef lieu de la Commune mixte du 
Djurdjura
Coût approximatif :   621.500 fr.
Lancement des travaux :  1880 - 1886 /  densification  progressive  après  1887 .  Véritable  
 
 
petite ville dès 1890. Une demande "d'Arrêté de centre de
population en création" devra faire l'objet auprès du GGA pour
que les habitants de la "ville" puisse bénéficier des abattements
fiscaux octroyés aux centres planifiés sous l'égide de la 
colonisation officielle. 

Jeddi Menguellet - Origine.

06/09/2014 14:03 par sidilhadi

  •  Jeddi Menguellet - Origine.

    Jeddi Menguellet - Origine.

    06/09/2014 14:03 par sidilhadi

ZAOUÏA DE SIDI ALI MOUSSA

Sidi Ali Moussa qui a donné son nom à ce lieu n´en est pas, en fait, le fondateur. C´est Mohammed Ben Youssef(Hand ouyoucef) qui, au quatorzième siècle s'installa dans les hauteurs des Maâtkas. Les documents qui ont survécu à l´incendie qui a détruit la zaouïa pendant la présence française attestent que le maître a légué la gestion de son école à son disciple érudit, Sidi Ali Moussa. Le rayonnement de son savoir et de son enseignement à base de mathématiques, de l´exégèse et même de l´astronomie, a vite fait de donner son nom à la zaouïa fondée par son maître. A un âge avancé, le fondateur se consacrera à la méditation laissant procuration à son élève (*)qui est devenu célèbre d´où l´appellation de la zaouïa de Sidi Ali Moussa. Cependant, quelques siècles plus tard, les avis divergent sur l´arbre généalogique. Sidi Ali Moussa n´a pas laissé de progéniture, les actuels izaouiyen se disent alors être les descendants de Mohamed Ben Ahmed Ben Youssef, ce que contestent les neuf autres villages voisins.

(*)De continuer de propager son oeuvre et prendre soins de ses enfants.

http://www.lexpressiondz.com/actualite/70062-la-r%C3%A9surgence-d%E2%80%99un-litige-qui-date-de-1851.html

Taourirth vue par les pionniers Français

05/09/2014 07:18 par sidilhadi

TAOURIRT. - Village de crête, l'un des plus importants des Beni-Menguellet, situé à proximité du village de La Providence et de l'hôpital Sainte-Eugénie dirigé par les pères et les soeurs blanches. Ce voisinage accélère 'é volution politique et sociale de ses habitants, au nombre de 1.155, dont une proportion notable est lettrée en français.

A l'origine, ce village comprenait trois hameaux situés dans un rayon de 3 km. : Aït-Sidi-Saïd, El Korn-Oufella, El-Korn-Ouadda. Sur la demande des intéressés, seul El-Korn-Oufella fait partie du nouveau centre, les autres relevant d'une obédience maraboutique différente, restent rattachés au douar.

Les " Taourirti " se livrent peu au commerce ils s'expatrient comme manoeuvres, instituteurs, avocats, agents de police.
Famille maraboutique locale : Si El Hadi, dont un ancêtre fut, en 1871, l'un des principaux agents du chef insurrectionnel Mokrani, dans les Beni Menguellet.

http://alger-roi.fr/Alger/documents_algeriens/synthese_1945_1946/pages/politique/textes/3_creation_centres_municipaux_djurdjura.htm

Sidi Ahmed Ben Youcef

04/09/2014 19:48 par sidilhadi

 Il est né à El Kalaâ de Béni Rached, bourgade située à 25 km de Mascara.

De Ahmed Ben Youcef,  il ne reste aujourd’hui dans l’opinion publique que le souvenir d’une grande personnalité religieuse dont la dimension historique a été occultée en partie par la défaite de Aroudj, l’histoire coloniale et une insuffisante curiosité sur les hauts faits des hommes qui ont constitué le monde musulman durant les siècles.

Les oulémas de la dimension de cheikh Ahmed Ben Youcef, «insurgés et fondateurs du Maghreb», organisés en écoles, familles ou assemblées populaires ont été perçus dans leur fonction d’éveilleurs de conscience et catalyseurs d’identité. De ce fait, ils représentaient pour les forces obscurantistes et étrangères, un danger. Il faut d’ailleurs noter que Ahmed Ben Youcef au XVIe siècle et l’émir Abdelkader au XIXe siècle, ont défendu et promu une idée de la nation qui a peu à voir avec la théologie, même si ces deux personnalités font de la religion le principe de leur pensée et de leur action. L’Algérien Ahmed Ben Youcef représente une catégorie de ces oulémas de l’Islam qui méritent l’attention et l’intérêt des historiens. Dès la fin du XVe siècle et au début du XVIe, il a assuré un rôle majeur au sein des masses, tant au titre de conseil spirituel que par son action de défense de la patrie, sous la forme classique du djihad, résistance sous toutes ses formes, en riposte aux menaces et agressions de l’époque, en l’occurrence celles des Espagnols du temps de Charles Quint. Quels sont donc les écrits qui nous renseignent sur le cheikh Ahmed Ben Youcef ? Les archives documentaires qui concernent le personnage sont de différents ordres. Il existe d’abord, un manuscrit datant du Xe siècle, conservé à la bibliothèque nationale et écrit par Mohamed Sabaghi, disciple du maître. Cette œuvre hagiographique recèle des foules de données et des détails fort édifiants sur la personnalité du cheikh : elle porte le titre de Bustan Al-Azhar. Une première approche de ce texte a été réalisée par le professeur Jacques Berque dans un de ses cours au collège de France. D’un autre côté, nous avons les sources documentaires qui décrivent le cheikh Ahmed Ben Youcef sous l’angle de l’ethnologie religieuse coloniale. On peut citer Dermenghem : La vie des Saints musulmans en Algérie ; Bodin, Notes et questions sur Sidi Ahmed Ben Youcef ; Coppola ni, Confréries musulmanes en Algérie ; Bosselard, Les Khouans. L’œuvre et l’action de Sidi Ahmed Ben Youcef permettent d’entrevoir le choix de société caractéristique de cette époque charnière, où s’achève le XVe siècle et où débute le XVIe siècle.

Le cheikh Ahmed Ben Youcef est enterré à Miliana, à la zaouïa-mosquée qui porte son nom. Son tombeau est depuis lors une koubba, lieu où est fêté périodiquement son souvenir par les tribus de la région : les Béni-Farh, les Bani-Menaceur, les Bani-Ghomriane. Il est né à El Kalaâ de Béni Rached, bourgade située à 25 km de Mascara.

Il avait la réputation, avec Abou-Mediène de Tlemcen, d’être l’un des plus grands soufi algériens. Chez lui, la lutte de résistance nationale et la recherche des valeurs spirituelles vont de pair. C’est donc un homme du «djihad» au sens plein du terme. Il s’affirma particulièrement après son passage à Bejaïa où il reçut l’enseignement d’Abou El Abbas Ahmed Ben Ahmed Ben Aïssa, connu sous le nom de Zerroug. Admis et consacré comme maître, il voyagea à travers le Maghreb, mettant sa vocation d’initiateur dans les voies spirituelles au service de plusieurs écoles. Et Bercque précise que «El Aouissi, une des plus grandes figures académiques du Maroc d’alors, l’appelait le cheikh des cheikhs» Sidi Ahmed Ben Youcef se permettait de correspondre avec le roi de Fès de l’époque et lui adressait des reproches à peine voilées et fort imagées, sur la conduite à tenir envers les pauvres : «Ô commandeur des croyants, n’opprime pas les fakirs au point qu’ils te tissent un burnous de neige à porter en pleine canicule !»

Savant et mystique, Ahmed Ben Youcef de par les circonstances de l’époque va se révéler un homme d’action et un lutteur. C’est la seconde raison de sa mobilité. Il se déplacera à travers toute l’Algérie pour mobiliser les énergies du peuple contre l’envahisseur, conscient que l’action temporelle revêt une part importante dans le devoir de tout citoyen. Il fit une alliance exemplaire avec Abderrahmane Thaâlibi pour la défense de l’Algérie. Au nom des valeurs d’une civilisation et pour la défense des intérêts économique et politique du pays, Ahmed Ben Youcef s’opposa aux Espagnols. Dans ce cadre, Aroudj reçut du cheikh l’investiture pour mener les combats autour d’Oran et de Bejaïa. Ces exemples nous montrent combien est confuse dans l’opinion publique la relation du temporel et du spirituel.