Maître Boumendjel.
14/09/2014 10:19 par sidilhadi
Ali Boumendjel,éminent avocat Algérien
Né le 24 mai 1919 à Relizane et mort le 23 mars 1957 à El Biar, Alger, est un juriste et militant politique algérien. Torturé et exécuté par les paras de Paul Aussaresses, son assassinat avait été maquillé en suicide.
Issue d’une famille paysanne originaire du village Taourirt Menguellet, commune Ain El Hammam en Kabylie, Ali Boumendjel naît à Relizane, dans le nord-ouest de l'Algérie, fils de l’un des premiers instituteurs kabyles installés dans l’Oranie. En mars 1957, la presse annonce la mort d'un " petit avocat musulman " : " Qui a tué Maître Boumendjel . " titre France Observateur. On s'interroge sur un faux suicide. Mais que faisait donc ce " modéré " entre les mains des " paras ".Pourquoi a-t-il été assassiné, comme le reconnaîtra le général Aussaresses dans ses mémoires en 2001 .L'homme était un militant de l'Union démocratique du Manifeste algérien (UDMA), l'organisation de Ferhat Abbas. Son parti, perçu comme modéré, bourgeois, francophone et intellectuel a été gommé de l'histoire officielle algérienne et largement ignoré par les historiographies française et algérienne. Au moment de son arrestation, Boumendjel faisait le lien entre la direction de l'UDMA et la direction algéroise du FLN.
Livre : Rahal Malika, Ali Boumendjel (1919-1957) : Une affaire française, une histoire algérienne, Les Belles Lettres, Paris, 2010.Ses biographes le représentent comme un homme grand de taille, avec une longue barbe qu?il tressait et qu?il dénouait quand il était irrité. Contrairement à beaucoup de saints qui prêchaient la sobriété et la réserve, Sidi Ahmed Benyoucef était un homme jovial, qui appréciait les bonnes choses et qui aimait jouir de la vie. Il portait un turban, une djellaba et un burnous blancs ; il aimait s?asseoir sur les beaux tapis et appréciait les lits douillets. Il aimait également la bonne nourriture et il se plaisait à dire : «Mes disciples doivent bien se nourrir : ils doivent être comme la cornemuse qui ne résonne (c'est-à-dire qui ne loue Dieu) que lorsqu'elle est pleine !» Il s'opposait ainsi à un autre saint, Sidi Boumedienne qui, lui, recommandait à ses disciples de se priver de tout et d?être maigres comme des flageolets pour glorifier le nom de Dieu ! Cet amour des choses terrestres ne l'a pas empêché d?être un saint comme les autres, c'est-à-dire humble et modeste. C'est ainsi que, selon ses biographes, il a adressé un jour cette prière à Dieu : «Dieu, je voudrais que tu me rendes comme le parterre que foulent le musulman et le non-musulman.» Ahmed Benyoucef a eu plusieurs épouses. On en cite au moins quatre dont on connaît les noms : Setti, Kalila, Aïcha et Khadidja. Il venait juste de rentrer de Béjaïa où il avait poursuivi ses études quand il a fait le projet de se marier avec une jeune fille dont le père, un certain Amr Ben Ali Al-Machrafi, repousse la demande. Le prétexte est que le jeune homme est un déviant et qu'il répand des doctrines contraires à la religion. En fait, il était jaloux de Ahmed qui commençait à faire parler de lui et comme lui-même se disait saint, il avait peur qu?il lui porte ombrage. Amr projette même de l?assassiner puis, pour le décourager, il lui envoie deux notables pour formuler ses exigences en matière de dot : 100 pièces d?or, deux mules et deux servantes, alors que le jeune homme n?avait rien. Mais il parvient à convaincre les deux émissaires de l?immensité de son savoir et ceux-ci plaident sa cause. Ahmed épouse donc Setti, qui va lui donner des enfants, notamment Mohamed Al-Seghir, surnommé Ameziane (*)en berbère (le jeune). Avec Setti, il aurait eu également une fille appelée Aïcha qui est morte au cours d?un séjour au Sahara. On a aussi des informations sur une autre épouse d?Ahmed, Kalila. Comme le père de Setti, le père de Kalila s?oppose au mariage. Des mystiques disciples de Ahmed Benyoucef viennent le trouver et lui disent : «Comment peux-tu t'opposer à un mariage qui a été conclu dans le ciel dans le ciel dit il à l'homme apeuré. Oui, c'est Dieu le Très-Haut qui a décidé d'accorder la main de ta fille à Ahmed Benyoucef, en présence de l'Ange Gabriel, du Prophète Mohamed et des quatre califes éclairés, Abu Bakr, Omar, Athman et Ali !» Comme il ne pouvait s'opposer à Dieu ni contester les dires de ces illustres témoins, le père ne put qu'accepter l'union ! (*)ancêtre des descendants de Kabylie..(Allahou aâlem). source de l'article infosoir du 14/5/2004.
Dans "Moeurs et coutumes de l'Algérie" publié en 1953 , le Général Daumas accuse les kabyles d'être de faux monnayeurs, plutôt habiles certes mais néanmoins hors la loi. C'est oublier un peu vite que la Kabylie n'a jamais reconnu un pouvoir central quelconque. Pas plus celui des pachas turcs que celui de l'état français. C'est oublier encore plus vite, que la fabrication de fausse monnaie est une arme, plutôt subtile et efficace d'ailleurs, utilisée dans tous les conflits. C'est ignorer que quelques années plus tard, sur le sol français, les résistants à l'occupation allemande, ont été également de "faux monnayeurs". Mais il sera facilement pardonné au général Daumas ce dernier impair....
Enfin, les Kabyles poussent l'habileté industrielle jusqu'à produire de la fausse monnaie. Nous allons nous étendre sur quelques-unes des branches d'industrie précitées. Commençons par la dernière. Depuis un temps immorial, les Kabyles établis à Ayt-el-Arba, village considérable de la tribu des Beni-lanni, se livrent à cette coupable industrie. D'autres ateliers moins considérables se trouvent encore au village d'Ayt-Ali-ou-Harzoun , à quinze lieues sud-est d'Ayt-el-Arba, éloigné, lui-même, d'Alger, d'une quarantaine de lieues.
La position du repaire de ces faux-monnayeurs est au sommet d'une montagne protégée par un défilé très étroit et presqu'inaccessible. C'est là, qu'à l'abri de toute attaque, ils imitent les monnaies de cuivre, d'argent et d'or de tous les pays du monde. Les matières premières leur sont fournies en partie par des mines voisines. Le cuivre, l'argent leur viennent de tous les points du pays barbaresque, du Sahara même, par des hommes qui, non seulement apportent à Ayt-el-Arba, les produits de leur pays, mais encore viennent y acheter des espèces falsifiées. On les paie avec des monnaies de bon aloi sur le pied de 25 pour %. La simple inspection d'une pièce contrefaite prouve que le procédé employé, pour l'obtenir, est généralement celui de la fusion. En effet, toutes les pièces présentent un diamètre tant soit peu inférieur à celui des modèles, résultat forcé du retrait qu'elles ont subi par le refroidissement, à la sortie d'un moule provenant des pièces véritables. Le relief des figures, des lettres, est ordinairement mal accusé, et l'aspect du métal est terne ou cuivreux. Il faut le dire cependant, et tous ceux qui en ont vu l'affirmeront, la plupart de ces fausses pièces tromperaient le premier coup d'œil : quelques-unes exigent un examen assez minutieux.
Les moyens de répression, employés sous les Turcs pour s'opposer à l'invasion des fausses monnaies, étaient en tout conformes aux procédés despotiques et arbitraires que pouvait alors se permettre l'autorité.
Les gens d'Ayt-el-Arba et ceux d'Ali-ou-Harzoun, ne sortant jamais de leur retraite, étaient obligés de confier à d'autres le soin de colporter leurs produits ; car si les Kabyles protègent les fabricants de fausse monnaie, ils sont impitoyables pour celui qui chercherait à la mettre en circulation dans le pays. Il fallait donc la faire sortir de la Kabylie ; c'étaient les Beni-Ianni, les Beni-Menguelat, les Beni-Boudrar, les Beni-Ouassif qui étaient ordinairement chargés de cette mission.
De là vient sans doute l'éloignement des autres Kabyles pour ces tribus. Tous ces gens étaient surveillés d'une manière particulière, et ne pouvaient voyager dans l'intérieur sans la permission du caïd de Sebaou, qui ne l'accordait pas sans percevoir un droit de deux douros d'Espagne. Faute de présenter ce permis, qu'on refusait d'ailleurs à tous les gens suspects du trafic des monnaies, le premier voyageur venu subissait la confiscation de ses marchandises, mulets, etc.
Trois ans avant l'entrée des Français à Alger, la fausse monnaie s'était multipliée d'une manière effrayante. L'Agha-Yahia, qui jouissait d'une grande réputation chez les Arabes, furieux de voir sa surveillance en défaut, fit arrêter, un même jour, sur les marchés d'Alger, de Constantine, de Sétif et de Bône , les hommes de toutes les tribus, connues pour se livrer à cette émission. On incarcéra de la sorte une centaine d'individus que le pacha annonça devoir mettre à mort, si on ne lui livrait les moules ou matrices qui servaient à la fabrication. Les gens d'Ayt-el-Arba, pour sauver leurs frères, envoyèrent tous leurs instrumens, et les prisonniers ne furent encore mis en liberté qu'après avoir payé une forte amende.
Cet échec éprouvé par les faux-monnayeurs ne les dégoûta point du métier.Ayt-el-Arba ne perdit rien de sa prospérité , et le nombre de commerçans, qui viennent s'y approvisionner de tous les points, du Maroc, de Tunis, du Sahara, de Tripoli, n'en fut aucunement diminué.
"Moeurs et coutumes de l'Algérie" Général Daumas 1853.Beni Yen
Photo d'une aquarelle,exécutée par un peintre espagnol en 1494,exposée au "Muséo de la Reconquista" à Madrid.
on voit Sidi Ahmed Ben Youcef sur une monture venant du hidjaz pour aller à Misrata (Lybie) se recueillir sur la tombe de son Maitre spirituel cheikh sid ahmed ezzerrouk
ZAOUÏA DE SIDI ALI MOUSSA
Sidi Ali Moussa qui a donné son nom à ce lieu n´en est pas, en fait, le fondateur. C´est Mohammed Ben Youssef(Hand ouyoucef) qui, au quatorzième siècle s'installa dans les hauteurs des Maâtkas. Les documents qui ont survécu à l´incendie qui a détruit la zaouïa pendant la présence française attestent que le maître a légué la gestion de son école à son disciple érudit, Sidi Ali Moussa. Le rayonnement de son savoir et de son enseignement à base de mathématiques, de l´exégèse et même de l´astronomie, a vite fait de donner son nom à la zaouïa fondée par son maître. A un âge avancé, le fondateur se consacrera à la méditation laissant procuration à son élève (*)qui est devenu célèbre d´où l´appellation de la zaouïa de Sidi Ali Moussa. Cependant, quelques siècles plus tard, les avis divergent sur l´arbre généalogique. Sidi Ali Moussa n´a pas laissé de progéniture, les actuels izaouiyen se disent alors être les descendants de Mohamed Ben Ahmed Ben Youssef, ce que contestent les neuf autres villages voisins.
(*)De continuer de propager son oeuvre et prendre soins de ses enfants.
TAOURIRT. - Village de crête, l'un des plus importants des Beni-Menguellet, situé à proximité du village de La Providence et de l'hôpital Sainte-Eugénie dirigé par les pères et les soeurs blanches. Ce voisinage accélère 'é volution politique et sociale de ses habitants, au nombre de 1.155, dont une proportion notable est lettrée en français.
A l'origine, ce village comprenait trois hameaux situés dans un rayon de 3 km. : Aït-Sidi-Saïd, El Korn-Oufella, El-Korn-Ouadda. Sur la demande des intéressés, seul El-Korn-Oufella fait partie du nouveau centre, les autres relevant d'une obédience maraboutique différente, restent rattachés au douar.
Les " Taourirti " se livrent peu au commerce ils s'expatrient comme manoeuvres, instituteurs, avocats, agents de police.
Famille maraboutique locale : Si El Hadi, dont un ancêtre fut, en 1871, l'un des principaux agents du chef insurrectionnel Mokrani, dans les Beni Menguellet.
http://alger-roi.fr/Alger/documents_algeriens/synthese_1945_1946/pages/politique/textes/3_creation_centres_municipaux_djurdjura.htm
Il est né à El Kalaâ de Béni Rached, bourgade située à 25 km de Mascara.
De Ahmed Ben Youcef, il ne reste aujourd’hui dans l’opinion publique que le souvenir d’une grande personnalité religieuse dont la dimension historique a été occultée en partie par la défaite de Aroudj, l’histoire coloniale et une insuffisante curiosité sur les hauts faits des hommes qui ont constitué le monde musulman durant les siècles.
Les oulémas de la dimension de cheikh Ahmed Ben Youcef, «insurgés et fondateurs du Maghreb», organisés en écoles, familles ou assemblées populaires ont été perçus dans leur fonction d’éveilleurs de conscience et catalyseurs d’identité. De ce fait, ils représentaient pour les forces obscurantistes et étrangères, un danger. Il faut d’ailleurs noter que Ahmed Ben Youcef au XVIe siècle et l’émir Abdelkader au XIXe siècle, ont défendu et promu une idée de la nation qui a peu à voir avec la théologie, même si ces deux personnalités font de la religion le principe de leur pensée et de leur action. L’Algérien Ahmed Ben Youcef représente une catégorie de ces oulémas de l’Islam qui méritent l’attention et l’intérêt des historiens. Dès la fin du XVe siècle et au début du XVIe, il a assuré un rôle majeur au sein des masses, tant au titre de conseil spirituel que par son action de défense de la patrie, sous la forme classique du djihad, résistance sous toutes ses formes, en riposte aux menaces et agressions de l’époque, en l’occurrence celles des Espagnols du temps de Charles Quint. Quels sont donc les écrits qui nous renseignent sur le cheikh Ahmed Ben Youcef ? Les archives documentaires qui concernent le personnage sont de différents ordres. Il existe d’abord, un manuscrit datant du Xe siècle, conservé à la bibliothèque nationale et écrit par Mohamed Sabaghi, disciple du maître. Cette œuvre hagiographique recèle des foules de données et des détails fort édifiants sur la personnalité du cheikh : elle porte le titre de Bustan Al-Azhar. Une première approche de ce texte a été réalisée par le professeur Jacques Berque dans un de ses cours au collège de France. D’un autre côté, nous avons les sources documentaires qui décrivent le cheikh Ahmed Ben Youcef sous l’angle de l’ethnologie religieuse coloniale. On peut citer Dermenghem : La vie des Saints musulmans en Algérie ; Bodin, Notes et questions sur Sidi Ahmed Ben Youcef ; Coppola ni, Confréries musulmanes en Algérie ; Bosselard, Les Khouans. L’œuvre et l’action de Sidi Ahmed Ben Youcef permettent d’entrevoir le choix de société caractéristique de cette époque charnière, où s’achève le XVe siècle et où débute le XVIe siècle.
Le cheikh Ahmed Ben Youcef est enterré à Miliana, à la zaouïa-mosquée qui porte son nom. Son tombeau est depuis lors une koubba, lieu où est fêté périodiquement son souvenir par les tribus de la région : les Béni-Farh, les Bani-Menaceur, les Bani-Ghomriane. Il est né à El Kalaâ de Béni Rached, bourgade située à 25 km de Mascara.
Il avait la réputation, avec Abou-Mediène de Tlemcen, d’être l’un des plus grands soufi algériens. Chez lui, la lutte de résistance nationale et la recherche des valeurs spirituelles vont de pair. C’est donc un homme du «djihad» au sens plein du terme. Il s’affirma particulièrement après son passage à Bejaïa où il reçut l’enseignement d’Abou El Abbas Ahmed Ben Ahmed Ben Aïssa, connu sous le nom de Zerroug. Admis et consacré comme maître, il voyagea à travers le Maghreb, mettant sa vocation d’initiateur dans les voies spirituelles au service de plusieurs écoles. Et Bercque précise que «El Aouissi, une des plus grandes figures académiques du Maroc d’alors, l’appelait le cheikh des cheikhs» Sidi Ahmed Ben Youcef se permettait de correspondre avec le roi de Fès de l’époque et lui adressait des reproches à peine voilées et fort imagées, sur la conduite à tenir envers les pauvres : «Ô commandeur des croyants, n’opprime pas les fakirs au point qu’ils te tissent un burnous de neige à porter en pleine canicule !»
Savant et mystique, Ahmed Ben Youcef de par les circonstances de l’époque va se révéler un homme d’action et un lutteur. C’est la seconde raison de sa mobilité. Il se déplacera à travers toute l’Algérie pour mobiliser les énergies du peuple contre l’envahisseur, conscient que l’action temporelle revêt une part importante dans le devoir de tout citoyen. Il fit une alliance exemplaire avec Abderrahmane Thaâlibi pour la défense de l’Algérie. Au nom des valeurs d’une civilisation et pour la défense des intérêts économique et politique du pays, Ahmed Ben Youcef s’opposa aux Espagnols. Dans ce cadre, Aroudj reçut du cheikh l’investiture pour mener les combats autour d’Oran et de Bejaïa. Ces exemples nous montrent combien est confuse dans l’opinion publique la relation du temporel et du spirituel.