Thaourith dirigée par une femme?

03/09/2014 20:16 par sidilhadi

El Hadj Smail nath Meddour dirigea le village de Taourirth pendant plusieurs années au 17ème siècle.

Il fùt désigné par sidhi l'Hadj El hadi...Lequel fût arrêté en 1872/73 pour sa participation à l'insurection du Bachagha El Mokrani et du Chikh Ahaddadh (Bou Bagla)..

aprés la mort D Lhadj Smail nath Meddour,personne ne fût apte  à diriger Taourirth .

Donc le village resta sans "Amine" pendant quelques années.

Mel'ââz ,la fille de Lhadj Smail se rendit dans la Jemââ avec la canne de son père,elle décida devant l'assmblée de diriger Taourith...Personne ne contesta cette décision...

En parlant de la parité hommes/femmes il me semble que nous sommes loin en démocratie..

El Varaka N'Sidhi Elhadi

03/09/2014 19:39 par sidilhadi

le Village de Taourirth fût souvent attaqué par les villages alentours,Malgrès les victoire de Taourirth sur ses ennemis qui d'ailleurs par jalousie la nomèrent "Thourirth N'Taydhith"....

taydhits signifiant :chienne mkavra de lhadj amrouche,une histoire qui fit découvrir aux colonisateurs la valeur de la protection l'anaya..

les villageois voulurent se protéger par un mur d'enceinte en grossespierres,à chaque fois que le mur devait être fini,Sidhilhadi survenait et posait sa canne dessus, et tout le mur s'écroulait..

"ANagh a Sidhi lhadi",pourquoi cela...Vous êtes sous la protection d'Allah et sous ma Baraka,personne ne pourra vous attaquer ou voler vos biens..le voleur sera démasqué dans les trois jours..Mais ,le jour où un chat sautera de toits en toits jusqu'à Ouaghzen,vous n'aurez plus de protection.

faits relaté par le journal du moment.

27/08/2014 14:20 par sidilhadi

  • faits relaté par le journal du moment.

    faits relaté par le journal du moment.

    27/08/2014 14:20 par sidilhadi

journal de 1872.

journal du Maréchal Randon

27/08/2014 13:29 par sidilhadi

Le plan d’opérations en Kabylie du Djurdjura que Randon soumit au ministère le 10 mai 1854 fut accepté le 19 mai.

Deux colonnes, l’une provenant d’Alger, commandée par le général Camou, l’autre de Constantine, commandée par le général de Mac-Mahon, devaient faire leur jonction sur l’oued Isser et progresser ensuite en direction de Tîzi Ouzou, puis de Bougie, en se maintenant sur la rive droite de la Sebaou. Randon se mit en campagne le 2 juin avec le général Camou, fit sa jonction avec Mac-Mahon le 12 juin, et, le 16, se porta sur la rive gauche de la Sebaou. Il s’avança jusqu’au sebt des Béni Yaya dont il fit l’ascension car ce sommet commandait l’accès aux villages des principales tribus de la montagne et dominait la Kabylie tout entière. Le 17, Mac-Mahon infligea de lourdes pertes à un rassemblement de 2 000 Kabyles, tandis que le général Camou et Randon affrontaient l’assaut des Béni Menguillet et des Béni Raten. Les 19 et 20 juin, le gouverneur général donnait l’assaut au gros village de Taourirt où trois mille combattants s’étaient retranchés. Deux cents montagnards furent attaqués à la baïonnette et précipités dans le ravin. Le village fut entièrement détruit et brûlé comme le furent, le 2 juillet, ceux de Sahel et de Taourirt des Béni Hidjer. Le 4 juillet tout était terminé, les Béni Menguillet, suivis des Béni Hidjer et des Béni Raten, faisaient leur soumission.

Ceci est le journal de la Batail de Tililith.

Il est tout a fait normal pour gagner des galons de minimiser les pertes..Une bataille qui ne dura que deux jours contre 2000 Kabyles?

En effet ces colonisateurs n'arrivèrent à Ighil Ouâni qu'après de grande pertes,pour se venger,ils brulèrent Taourirth.

Telle était la version officielle, mais trouvant que « la guerre prenait une mauvaise tournure en Kabylie », Berbrugger reprit contact avec Urbain et lui adressa une note rédigée à partir de sources sérieuses qui donnait des nouvelles beaucoup moins satisfaisantes de la colonne. La cavalerie et l’artillerie avaient été surprises, le 17 juin, par les Kabyles alors qu’elles étaient au vert. Elles avaient dû combattre jusqu’au soir et avaient perdu 350 à 400 morts et blessés. Le 20 juin avait été aussi une journée terrible : un colonel avait été tué et le maréchal Randon n’avait eu la vie sauve que grâce au dévouement et au courage du général Pâté qui avait pris une balle à sa place [9]. Toujours d’après Berbrugger, l’accueil que le maréchal reçut à Alger fut froid. La police dut arracher des affiches où on lisait : « Baton de maréchal perdu. Récompense honnête à qui le rapportera à l’hôtel du gouvernement général. » Les colons étaient furieux contre une expédition qui les avait privés de la main-d’œuvre kabyle dont ils avaient besoin pour rentrer une récolte qui s’annonçait magnifique... Le gouverneur en fut réduit à faire mentir L’Akhbar qui relata un accueil enthousiaste et omit de parler des 1 600 tués ou blessés, et à faire espionner le courrier des soldats qui racontaient ce qu’ils avaient vécu [10]. Les rapports de Randon au ministre firent état des difficultés de la progression en terrain montagneux et boisé, du mauvais temps, ainsi que de la résistance farouche des Kabyles retranchés dans leurs maisons crénelées comme des remparts. Il ne cacha pas non plus qu’en détruisant de fond en comble et en brûlant les deux villages homonymes de Taourirt, en faisant sauter leur mosquée, en coupant les arbres des vergers qui les entouraient il avait voulu faire sur le pays des Béni Menguillet « un exemple terrible » qui fut renouvelé chez les Béni Hidjer. La direction de l’Algérie s’émut de ces actes de vandalisme et prit soin de les faire disparaître des rapports communiqués au Moniteur universel. Mais le gouverneur général n’eut pas les mêmes scrupules et dans son édition du 30 juin, le Moniteur algérien publia le récit du sac de Taourirt des Béni Menguillet : « Pendant deux heures, deux compagnies de sapeurs avec leurs outils, aidés de quelques compagnies de tirailleurs du 7e de ligne procédèrent à la démolition de Taourirt. La mosquée dont le minaret s’élevait orgueilleusement au centre du village tomba en ruines sous l’explosion d’un sac à poudre. Toutes les maisons furent rasées ou brûlées, et les arbres fruitiers des nombreux vergers qui les entourent tombèrent sous la hache ou la scie. » Le 5 juillet, le même journal, publiait un récit identique sur ce qui s’était passé au Taourirt des Béni Hidjer : « Alors la destruction commença, et comme son homonyme des Béni Menguellet, le village de Taourirt fut rasé de fond en comble. Les maisons furent détruites, les plantations coupées et sa belle mosquée, l’orgueil de la tribu, qui lançait dans les airs son minaret d’une éblouissante blancheur, sauta sous l’effet d’une mine et disparut pour toujours dans un tourbillon de fumée. ».

Thourirth n'Teydhits.Ou l'Aânaya .

26/08/2014 19:38 par sidilhadi

  • Thourirth n'Teydhits.Ou l'Aânaya .

    Thourirth n'Teydhits.Ou l'Aânaya .

    26/08/2014 19:38 par sidilhadi

Thaourirt Menguelat était la capitale de la region comprenant beaucoup de villages de l'Aârch nath Menguelath,certains de ces villages étaient jaloux de Taourirt de l'époque ancienne,sont heureux d'entendre appeler ce village Thaourirth Enn Tidits.(coline de la chienne ou mamelons de la chienne)..

Mais vous verrez en lisant l'article combien vaut une chienne de Taourirt Nath Menguelath,Tant notre village était craint par tout l'Aârch nath Menguelath.

c'est l'histoire d'un assassin de Djemaa ne saharidj ,un étranger ayant peur de traverser notre territoire (Ath Menguellat),sollicitat la protection d'un homme connu par sa bravoure à Taourirt,,l'homme étant absent,sa femme donna une chienne comme preuve de l'âânaya . Mais il est sujet de l'ânaya des Kabyles en général et de Taourirt Menguelat en particulier... Voilà l'histoire telle que raconté aux journaux de l'époque coloniale.

valereux Homme Des Beni Menguelat

25/08/2014 19:33 par sidilhadi

Kabylie 1871 : les chefs ayant aidé l'insurrection

Subdivision de Dellys

                                                        Cercle de Fort-Napoléon (LNI)

                                            Etat nominatif des indigènes chefs politiques et religieux avec indication du rôle qu’ils ont joué pendant l’insurrection de 1871

 

*Petits Mokaddems : Si Ahmed ou Srir tribu Askeur Beni Ittourar marié à la fille de l’amin el oumena de la tribu, Si Hammou Bou Déa, a aidé au soulevement des Beni Ittourar.

*Si Hadj Mohand Ou Yahia d’Ahfir Beni Ittourar ancien amin el oumena démissionnaire.

*Si Mohand Saîd naît Sidi Saîd de Tiferdoud Ben Bou Youcef a été un agent actif de la révolte aux Beni Bou Youcef, il avait pour mission pendant l’insurrection d’infliger des amendes aux réfractaires et d’empêcher les kabyles de quitter les postes qui leur avaient été assigné. Il a assisté à toutes les opérations des bandes insurectionnelles.Il est encore en fuite.

*Si Mohamed naît Sidi Ahmed de Aît Khalifa Beni Bou Youcef a suivi le mouvement insurectionnel.

*Si Hadj El Hadi de Taourirt Beni Menguelet a servi d’agent aux bacha agha de Medjana et à cheikh el Haddad a fait le service de courrier, il a poussé les Beni Menguelet à ce soulever et à attaquer le maghzen du bureau arabe le 16 avril 1871 à Tala Oumalou il a pris part à toutes les opérations des insurgés.

*Si Ahmed Ou Medjebeur de Aît Hichem Beni Yahia était secrétaire de l’amin el oumena Ali Ameziane naît Ou Azzoug et il est avec celui ci l’instigateur de la révolte aux Ben Yahia.

*Si Mohamed Ameziane Ou Keddache de Aît Mellal Ben Yahia était un des agents des chioukhs a recelé après l’insurection plusieurs objets leur appartenant.

 

Origines.

07/08/2014 14:20 par sidilhadi

SIDI AHMED BENYOUCEF LAISSA 04 ENFANTS A FIGUIG 1) SIDI MOHAMED 2) SIDI AHMED 3) SIDI YOUCEF 4) SIDI MAKHOUK et LEUR MERE ETANT LALA KHADIDJA BENT MOHAMED EL MERINI .(Ne pas confondre avec les mérinides) est issu d'un des ancêtres du cheikh sidi Ahmed ben youcef, il s'agit de : Ahmed benyoucef ben Mohamed ben Abdallah ben merzoug ben Mohamed ben Merine ben safouane( qui a vécu dans la région de Figuig) c'est cette confusion qui fait remonter le cheikh Ahmed benyoucef aux mérinides, donc aux zénetes, or sidi Ahmed ben youcef est un

 Hassani idrissi de pure souche. Les noms à l'époque étaient attribués en fonction de divers raisons: l'ethnie, la confrerie religieuse, le lieu de naissance, le lieu du vécu, le métier exercé la couleur de la peau, la qualité...En ce qui concerne l'arbre généalogique est persque semblable à celui des Ahl SABEK, de la région de Beni Mellal, descendants de Sidi Ahmed S'ghir ben Sidi Ahmed ben Youssef wali Meliana. La différence concerne, justement, le nom de Merine ben Ghanem. Chez les cousins d'Ahl Sabek, il s'agit Amzin ben Ghanem. Probablement, que MERINE s'appelait aussi Amzin. Voici à présent, l'arbre généalogique des Ahl Sabek: Ahmed S'ghir ben Ahmed ben Youssef WALI Meliana ben Mohamed ben Abdellah ben Merzouq ben Mohamed ben Amzin ben Ghanem ben Amzin ben Azouz ben Safouane ben Mohamed ben Daoud ben Al Mahdi ben Mohamed ben Driss ben Driss. Sidi-Ahmed Benyoussef avait rencontré Arroudj, l’aîné des frères Barberousse, et lui a fait état de la déliquescence du pouvoir zyanide et de l’expansion espagnole. “C’est peut-être au cours de cet échange que germa dans l’esprit de Aroudj l’idée de conquérir avec ses frères les territoires maghrébins, de les placer sous l’autorité turque et de fonder ainsi ce qu’on appelle plus tard la régence d’Alger qui dura jusqu’en 1830 Et quelque part, c’est là la raison de l’attitude de différentes gratitudes des Turcs vis-à-vis de Sidi Ahmed Ben Youssef et des membres de la famille du saint, et ce, tout au long de leur domination”. De même, il est dit que Mohammed, fils aîné de Omar Pacha, assassiné en 1818, s’est rendu, sur les recommandations du dernier dey de la régence, Hussein, à Miliana et a épousé une descendante de Sidi Ahmed Ben Youssef . le cheikh Ahmed benyoucef a épousé 4 femmes / Il a épousé lalla Setti bent sidi amor Trari ensuite lalla Kalila de Mascara ensuite lalla khadidja bent Mohamed el merini et Lalla Aicha bent sidi gad ben merzouga 2 garcons et une fille avec lalla Setti Mohamed kebir et Mohamed sghir( mort en bas age ) et une fille avec lalla khadidja 4 garçons - Mohamed Ahmed youcef et makhouk D'autre cousin disent que sidi Ahmed ben youcef est le fils de sidi Mohamed ben Abdallah ben merzoug, né dans le Gourara, son père, surnommé mansour boukarkour alors agé de plus de 90 ans, les gens du village commencèrent à jazer sur la naissance de l'enfant, sidi mansour fit une ordalie ( jugement de Dieu) il jeta l'enfant dans les airs en invoquant Dieu le très puissant, l'enfant tombât dans les environs de la Kaala des bani rached et fut élevé par un certain ben youcef chez les bani rached sidi Ahmed benyoucef a eu 3 enfants avec lala Aicha bente Mohamed ben merzouga 1) sidi Mohamed el kabir ( décédé très jeune) 2) sidi Mohamed saghir ( les arabes avaient l'habitude de prénommer le nouveau né au nom de son frère décédé) certains sources disent qu'il est le fils de sa fille lala setti et prénomé Mohamed ben merzouga sidi Ahmed benyoucef, laissa aussi 04 enfants à Figuig ( Maroc) lors de ses voyages, il épousa lala khadidja bent Mohamed el merini et laissa 04 fils 1) sidi Mohamed ( notre ancêtre dans la région d'Ain Sefra ( wilaya de naama) 2 sidi Ahmed ( ancêtre des chorfa de béni Mellal ( Maroc) 3) sidi youcef : ? 4) sidi makhouk : ? la généalogie de sidi Ahmed ben youcef ben Mohamed ben abdallâh ben merzoug ben Mohamed ben merine ben ghanem ben azzouz ben safouane ben Mohamed ben daoud ben Mehdi ben idriss 2 ben idriss 1 ben Abdallah el kamel ben houcine moutanna ben Hassan sebt ben ali ben abi taleb ben el moutalib La dynastie Mérinide a régné au Maroc.Elle est d'origine Amazigh. En effet, Sidi Ahmed est, également, connu sous le nom Al Marini, probablement, pour des raisons politiques. N'oublions pas que le wali de Meliana a vécu la fin de la dynastie Mérinide avec qui il entretenait des rapports très privilégiés puisqu'ils collaboraient ensemble au rapatriement, vers le Maghreb, des Andalous musulmans et juifs persécutés par les chrétiens. Il faut souligner que Sidi Ahmed ben Youssef, faisait partie des Ouléma de la cour du Roi de Grenade (Gharnata) Abou AAbdil. Ils ont vécu ensemble la triste chute de Grenade..

Sidi Ahmed Youcef dans l'histoire

07/08/2014 14:11 par sidilhadi

De Mustapha Cherif (ex Ministre de la culture..ambassadeur..)

Ahmad Ben Youssef al Râshidî, né près de Mascara en 840/1432 et enterré à Miliana (actuelle Algérie) en 931/1521, est présenté par la tradition soufie maghrébine comme un pôle (qutb) central, une personnalité majeure dans la lignée spirituelle de l'héritage prophétique. Quelques écrits du cheikh Ahmad Ben Youssef nous sont parvenus. Le premier authentifie s'intitule Risâla fi l-raqs wa l-tasfiq wa l-dhikr wa l-ashwâq. C'est un traité sur la danse mystique et l'invocation (dhikr). Il a par ailleurs laissé à la postérité des Dictons satiriques sur les villes et les tribus du Maghreb, avec un style et des nuances linguistiques exceptionnels, ainsi que des cahiers dans lesquels sont reproduites des lettres adressées à ses disciples et aux ulémas de l'époque, de l'Egypte jusqu'à Fès. Quelques-unes de ses Rasâ'il nous sont parvenues,reproduites dans ce qui constitue l'ouvrage majeur et fondamental sur ce cheikh : un ouvrage bio-hagiographique écrit par l'un de ses disciples, Abu 'Abdallâh Muhammad al-Qâlî al-Sabbâgh. Le texte manuscrit existe en quatre originaux, dont l'un est à la bibliothèque nationale d'Alger et a pour titre Bustân al-azhâr fî manâqib zamzam al-abrâr wa ma'dan al-anwâr. Alsayyid Ahmad ben Youssef al-Râshidî, écrit en 992/1545, soit environ vingt-cinq ans après la mort du cheikh. L'auteur, qui est le fils d'un disciple dévoué du cheikh Ben Youssef a connu ce dernier.

Il exerçait la fonction de cadi à Qal'at Hawwara, aujourd'hui Qal'at Ben Rashid, près de Mascara. Cet ouvrage est le plus ancien et le plus riche pour la connaissance du maître et de la tarîqa Shâdhilyya au xè siècle de l'Hégire.Je traite ici du cheikh Ahmad Ben Youssef en tant que modèle central dans l'histoire de la tarîqa Shâdhilyya au Maghreb,et rénovateur du soufisme en conformité à l'esprit et à la lettre de l'enseignement d'Abû l-Hasan al-Shâdhilî. Cette tarîqaincarne la mystique la plus proche du concept de « communauté médiane » umma wasat' à la fois soucieuse du senscaché et profond (bâtin) et du souvenir-invocation de Dieu (dhikr Allah), sans exclure l'engagement modéré et équilibré dans le monde. Ni ascétisme coupé de la vie, ni dilution dans les affaires du monde. Une spiritualité axée sur l'approfondissement de la foi, donc respectueuse des normes et des critères de la religion commune, et en même temps foncièrement tournée vers le monde du Mystère (Ghayb) et vers le Réel (el Haqq).L'exemple du cheikh Ahmad Ben Youssef est d’autant plus édifiant qu'il a vécu à l’époque de la perte de l'Andalousie (882/1492) et de l'éveil de l'Occident colonial. En effet, les Espagnols occupèrent Oran, Alger et Bejaia à plusieurs reprises au début du XVIe siècle. Sur le plan interne, les pouvoirs locaux étaient en crise et l'autorité ottomane était croissante en Méditerranée. On accuse souvent les soufis, à l'instar des autres mystiques, d'avoir renoncé au monde et à leurs responsabilités historiques; on les soupçonne même de collaboration. Comment donc a agi, vécu el enseigné le cheikh Ahmad Ben Youssef dans le contexte particulier de cette époque difficile ?

La spiritualité

Le cheikh Ahmad Ben Youssef a été formé dans la stricte application de la Sharî’a comme cadre incontournable,comme passage obligé pour l'initiation dans la voie soufie. Selon l'auteur du Bustân, il a particulièrement étudié les sept lectures du Coran, et la vie du Prophète (sîra.nabawiyya) sur la base du Shifâ du cadi 'lyâd, avant de découvrir le soufisme.

A l'instar d'autres chorfa arabo-berbères dont l'arbre généalogique remonte au Prophète par son petit-fils Hassan,Ahmad Ben Youssef s'est initié très jeune à la voie soufie à Qal'at Ben Rashid. Il s'agissait alors pour lui de s'élever, dans une cohérence parfaite, du degré de la soumission à Dieu (islâm), à celui de la foi (îmân) et de la vertu spirituelle (ihsân). Puis,à Tlemcen, il suivit les cours de plusieurs maîtres soufis tels que Muhammad al-Sanûsi. Mais c'est à Bougie (Bejaia) qu'il approfondit, sous la conduite d'Ahmad Zarrûq al-Burnusi (m. 899/1493) sa formation et sa pratique soufie. En celle fin du IX/XV siècle Zarrûq était le représentant majeur de l'école shâdhilî au Maghreb. Il revêtit Ahmad Ben Youssef du «manteau initiatique » (khirqa) et l'introduisit dans la cellule de retraite (khalwa). Il lui fit pratiquer le grand combat contre les passions et les illusions (Jihâd akbar), sur la base d'une connaissance approfondie du Coran, l'alpha et l'oméga de l'apprentissage soufi. Il lui lit étudier l'œuvre d'Ihn ‘Atâ ‘ Allâh (m. 709/1309]. Les Latâ'if al-minan de ce dernier étaient l'une des œuvres maîtresses étudiées à Bejaia.

Conformément à la philosophie de l'école shâdhilî, Ben Voussef a sans cesse pérégriné (siyâha), de de Fès à Médine, de La Mecque au Caire, de Damas à Kairouan. Toute l'Afrique du Nord a retenu son attention, notamment l'Egypte, où il a participé, nous dit al-Sabbâgh dans al-Bustân, au développement et au renouvellement de renseignement shâdhilî. Il a voyagé durant près de quinze années entre Fès (mausolée de Moulay Idrîs) et Alexandrie. Entouré de nombreux

disciples (fuqarâ), il a parcouru toutes les régions de l'actuelle Algérie pour porter la bonne parole, apprendre à connaître

les gens et faire retraite pour méditer et prier. Il aimait le contact avec les gens simples et les ruraux. Il était la source

d'inspiration des soufis de l'époque; sa baraka consolait ceux qui souffraient de l'état de repli dans lequel se trouvait lemonde musulman, el il les encourageait à ne pas désespérer, voire à résister el à se renouveler. L'école shâdhilî aimait àrépéter Ahmad Ben Youssef privilégie le contact, la rencontre et le dialogue pour apprendre aux gens à vivre en paix. Il faisait des retraites fréquentes : la tradition rapporte qu'il avait en Algérie 99 khalwa sur le modèle des 99 Noms divins.

Un jour, l'un de ses disciples lui demanda : y a t- il une 100 ème khalwa ? Le cheikh répondit : c'est moi même.

La voie d'Ahmad Ben Youssef était à la fois une école spirituelle, sociale et culturelle. Il enseignait qu'il fallait toujours privilégier le beau, et éviter d'aller à l'encontre de la satisfaction licite des besoins et des désirs. Il prônait de suivre une ligne médiane, entre renoncement à l'épreuve de la vie et la jouissance, grâce à la pratique de l'action de grâces (shukr).

Certes, la maîtrise de l'âme charnelle, la modération et la vertu sont des principes essentiels du soufisme, mais il ne fautpas pour autant s'adonner au rigorisme stérile, ni à l'ascèse excessive. Le cheikh enseignait que le soufisme ne consiste pas en la mendicité, l'oisiveté ou le fatalisme. Le détachement est intérieur: il faut chercher en permanence le lieu privilégié avec le seul Réel, al-Haqq. Aimer Dieu par-dessus tout, s'anéantir en Lui et accéder à la transparence de l'être est l'objectif. Vivre en vérité, c'est retourner à Dieu de son vivant, dans l'existence terrestre, avant la mort physiologique. Retourner à Dieu, découvrir qu'il est plus près de nous que nous de nous-mêmes est l'expérience authentique. La prière, le « souvenir-invocation » (dhîkr) de Dieu el la sagesse en sont les ciels. Chez les Shâdhilis, cette expérience doit être vécue dans l’antériorité, la simplicité et la discrétion. Le cheikh conseillait de multiplier lesdhikr, et de réciter les oraisons (ahzâb) d'Abû l Hasan al-Shâdhilî.À l'instar d'Abû l-Hasan al-Shâdhili, le cheikh considérait que le maître soufi continue d'accomplir la connaissance prophétique : en tant que « proche de Dieu» (waliyu-Allâh) il participe a l'héritage Muhammadien. Il reprenait à son compte cette parole d'Abû Yazîd Bistâmî, selon laquelle le Prophète est une outre de musc, et le saint celui qui recueille une partie du musc qui en suinte. Il osait dire : « Par Dieu ! Si je ne craignais que les adorations des hommes n'aillent à moi de préférence à Dieu, je leur ferais contempler la Vérité (Dieu) de leurs yeux !»

Sequestre

07/08/2014 14:03 par sidilhadi

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    07/08/2014 14:03 par sidilhadi